L’allergie alimentaire

L’allergie alimentaire

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L’allergie alimentaire et l’anaphylaxie

La prévalence des maladies allergiques a doublé ces vingt dernières années. L’importance de leur retentissement économique sur la santé publique, les situent selon l’OMS au 4ème rang mondial.

L’allergie alimentaire est 4 fois plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte. C’est souvent la première manifestation de l’allergie de l’enfance. Elle prédispose aux développements ultérieurs des allergies respiratoires. Le diagnostic précoce permet de mettre en œuvre rapidement des mesures de prévention efficace.

L’allergie alimentaire et l’anaphylaxie

La prévalence de l’allergie alimentaire (AA) en Europe est évaluée entre 3,2 à 3,6 % en France et en Allemagne et au Danemark.

Dans la population pédiatrique, une étude française indique une prévalence de 4,7 %. Elle est en constante progression. Dans 62% des cas, un seul aliment ou trophallergène est retrouvé comme responsable de la symptomatologie et dans 30% des cas il s’agit d’une polyallergie alimentaire [1]. La définition de l’anaphylaxie a évolué au cours du temps. Celle la plus récente donnée par Sampson et al. en 2006 est : « une réaction allergique systémique sévère, potentiellement fatale apparaissant de façon soudaine après un contact avec une substance allergénique »[2]. Par ailleurs, à côté de la précocité de l’asthme et des admissions fréquentes pour asthme, l’AA et le syndrome des allergies multiples sont des facteurs favorisants de l’asthme aigu grave [3].

Brique de lait 3dLes aliments concernés dans notre pays sont le lait, les œufs, l’arachide, les fruits à coque, les légumineuses puis le poisson, le blé et autres céréales. La plupart des allergies au lait, à l’œuf et au blé guérissent avant l’âge de 12 ans. Les allergies à l’arachide et aux fruits à coques persistent et ne guérissent, au mieux, que dans 20% des cas.

La sévérité de l’AA est liée à son caractère IgE médié, c’est à dire à une réaction immunologique impliquant les lymphocytes T et aboutissant à la fabrication d’anticorps capable de faire dégranuler les mastocytes et les cellules basophiles. Ces anticorps sont les IgE. Une fois les médiateurs que contenaient ces cellules libérés (histamine..), ils vont être à l’origine de signes cliniques divers.

Certains signes cliniques sont peu sévères comme des douleurs abdominales, des nausées, de légers troubles digestifs, de l’urticaire, une rhinite voire une conjonctivite et de légers oedèmes des lèvres, des mains et des oreilles.Cacahutes

D’autres sont plus sévères, provoquant des difficultés respiratoires graves par crise d’asthme ou par angio-œdème laryngé, une anaphylaxie digestive avec diarrhées, vomissements très importants et douleurs abdominales intenses, un choc anaphylactique avec chute tensionnelle et arrêt cardio-respiratoire. Ces complications sévères entrent dans le cadre de l’anaphylaxie dont l’allergie alimentaire est la première cause et peuvent aboutir au décès de l’enfant.

Les séries publiées sur l’issue fatale de l’AA ont montré que la proportion de patients adolescents était majoritaire. En France, le risque létal de l’anaphylaxie est évalué à 1 ,58 % en 2007 (Données du Réseau d’Allergo-Vigilance (RAV)). Le seul traitement de l’anaphylaxie est l’adrénaline.

Les conditions de survenue de l’anaphylaxie montrent un échec de la prise en charge éducative. En effet, la majorité des réactions sévères et des décès par allergie alimentaire surviennent en dehors du domicile, surtout au restaurant où les patients oublient pour la plupart leur trousse d’urgence contenant de l’adrénaline. Ces faits peuvent être en rapport avec la notion d’allergène masqué indétectable dans les aliments préparés à l’extérieur.

L’administration retardée de l’adrénaline est le plus souvent responsable du décès de l’enfant. Ainsi, une étude portant sur 13 enfants souffrant d’AA connue et ayant présenté une réaction anaphylactique suite à une consommation accidentelle des aliments allergisants a montré que l’évolution fatale qui s’est produite dans 46 % des cas survenait en majorité en milieu scolaire, contrairement aux 54 % des cas où l’évolution a été favorable et avec un retard d’administration de l’adrénaline (95 minutes versus 37 minutes dans les cas où l’évolution a été mortelle versus les cas où l’évolution a été favorable)[3]. De plus, l’évolution fatale d’une anaphylaxie alimentaire est le plus souvent liée à l’absence de kit de secours. Certains enfants ayant une très légère réaction antérieure peuvent présenter une réaction sévère par la suite [4].

Références bibliographiques : cliquez ici